Premier point de contact sur les sites d’ECT, l’agent de réception joue un rôle-clé dans le contrôle de la traçabilité des terres inertes et des exigences de sécurité sur le site. Depuis 2016, Cynthia Boivin incarne cette mission avec professionnalisme et exigence. Derrière les écrans, les portiques et les barrières, Cynthia valide les conditions d’entrée de chaque camion. Un travail qui nécessite rigueur, réactivité et capacité d’adaptation. Témoignage d’une professionnelle exigeante et chaleureuse.
En quoi consiste au quotidien le travail d'agent réception ?
Je suis la première personne que les chauffeurs rencontrent à leur arrivée. Lorsque le camion se présente, je vérifie l’ensemble des éléments nécessaires à l’acceptation du chargement. Je m’assure aussi que le protocole de sécurité du transporteur est bien signé. Il faut prendre le temps d’expliquer le fonctionnement du site aux chauffeurs qui viennent pour la première fois (horaires, circulation, consignes). C’est un point essentiel : la sécurité ne se négocie pas.
En cas d’irrégularités administratives sur le chargement, d’équipement manquant ou de surcharge, le camion est refusé. C’est ce qui garantit la sécurité et la traçabilité des terres du site.
Quelles sont les étapes de contrôle à l’arrivée d’un camion ?
Le chauffeur doit d’abord débâcher son chargement. Puis il me présenter le bon de transport, généré lors de la réservation de son passage. Le QR code du bon est scanné dans notre logiciel métier, puis j’enregistre les données du passage : poids, maille du chantier d’excavation, zone de déchargement, immatriculation du camion.
À cette étape, plusieurs vérifications sont réalisées pour autoriser au camion l’accès au site :
Qualité des terres inertes
- Contrôle visuel du contenu de la benne via caméras
- Détection d’éventuelles odeurs suspectes
- Vérification de la validité du bon de transport et de la conformité de la DAP (déclaration d’acceptation préalable) du chantier d’excavation
- Enregistrement vidéo de la plaque d’immatriculation et du chargement
- Vérification d’absence de blocage commercial du compte-client
- Sécurité du chauffeur : port obligatoire des Equipements Personnels Individuels (EPI – casque, chaussures, chasuble), ceinture attachée
- Sécurité du chargement : absence de surcharge
Si tout est conforme, le camion est autorisé à entrer. Sinon, le camion fera demi-tour sans avoir pu décharger. Ces contrôles nécessitent des échanges réguliers avec les services qualité des terres et commercial.
Quels sont les principaux défis de ton métier ?
Chaque site a ses particularités. Mon métier est de faire en sorte que tout se passe dans les meilleures conditions. Il faut savoir garder son calme en toutes circonstances, même en refusant l’accès. La gestion des flux de camions est un enjeu quotidien : il faut être réactive, efficace et éviter les tensions, notamment en cas d’afflux de camions sur le site.
Autre défi : la barrière de la langue. De nombreux chauffeurs sont étrangers. Je dois pouvoir passer les consignes de sécurité clairement. J’utilise souvent Google Traduction pour m’assurer que le message est bien compris. La sécurité, c’est non négociable, quelle que soit la langue.
Enfin, je dois aussi pouvoir expliquer clairement le projet d’aménagement en cours sur le site. Car il arrive que des riverains viennent poser des questions ou exprimer des préoccupations. Mon rôle est de les écouter, de les rassurer et de transmettre les informations au chef de chantier.
Une expérience marquante à partager ?
La première fois où le portique de détection de radioactivité s’est déclenché, cela m’a surpris ! Ce portique détecte la présence de sources radioactives dans les chargements. Il faut appliquer la procédure avec rigueur et consigner toutes les données, Depuis, cela m’est arrivé plusieurs fois, on m’appelle même « le chat noir » sur les sites ! Mais aujourd’hui, je gère la situation plus facilement car dans la majorité des cas, il s’agit de chauffeurs qui ont passé récemment un examen médical.
