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6 clefs pour décarboner la valorisation des terres excavées du BTP sur les site d’ECT

Mathieu Noel ECT
par Mathieu NOEL
directeur Exploitation
mnoel@groupe-ect.com

L’époque où les engins de chantier démarraient dans un panache de fumée est révolue. Pourtant, terrasser, modeler, aménager nécessitent sur nos sites d’accueil et de valorisation des terres excavées, l’utilisation d’engins, bulldozers, trax, pelles à chenilles, tombereaux articulés, sources d’émissions de GES et de pollution. 

 Comment inscrire une trajectoire de décarbonation et de réduction de ces émissions dans la réalité d’une activité de chantier, avec d’évidentes contraintes budgétaires, et en l’état des avancées technologiques tant sur les engins que sur les carburants ?  Notre bilan est clair : si l’investissement sur les machines a prouvé son efficacité énergétique, la recherche de carburant alternatif montre trop de limites aujourd’hui.  Comment résoudre ces contraintes pour tenir des engagements ambitieux mais ancrés dans une réalité opérationnelle ?

Je souhaite ici partager une conviction : investir et s’investir dans cette démarche est écologiquement fondamental et est déjà, à moyen terme, économiquement viable.

1. Utiliser l’évolution technologique des moteurs thermiques pour réduire les émissions de GES

Le durcissement progressif des normes antipollution des engins a induit des avancées technologiques majeures sur les motorisations thermiques.  En effet, en dix ans, ce ne sont pas moins de 3 changements de réglementation qui sont intervenus concernant notamment les niveaux d’émission des oxydes d’azote (Nox) et des particules.  Or, ces normes sont imposées sur les engins neufs. Nous avons ainsi investi massivement dans le renouvellement des engins. Entre 2014 et 2021, l’âge moyen de notre parc de 80 machines est passé de plus de 4 ans, à moins de 2 ans et demi.

2. Réduire la consommation de carburant : le pari réussi des engins hybrides.

Dès 2014, nous avons fait le pari des machines hybrides, faisant successivement l’acquisition d’un bulldozer Caterpillar D7E doté d’une technologie hybride diesel/électrique, puis en 2017 d’une pelle à chenilles Komatsu HB365 équipée d’un système exclusif de récupération de l’énergie de la rotation de la tourelle. Ces technologies ont permis de réduire de 10% à 20% notre consommation de carburant. Aujourd’hui, nous disposons de deux machines hybrides supplémentaires de type Caterpillar D6 XE. L’économie générée est de plus de 15.000L de carburant par an, soit l’équivalent de 40 tonnes de CO2 en moins chaque année.

3. Privilégier des carburants alternatifs au gazole : des solutions émergentes

Depuis 2019, une partie de notre flotte d’engins utilise du GTL (Gas-to-Liquids), un carburant de synthèse générant beaucoup moins de NOx ou de particules à la combustion. C’est une avancée indéniable en complément de l’évolution technique des moteurs, notamment en utilisation en souterrain. Mais le coût reste élevé.

Depuis 2021, un contrat pour la fourniture d’Oleo100, un carburant de substitution durable à base de colza français, et dont le bilan carbone de production est extrêmement favorable (plus de 50% d’économie de CO2 « du champ à la roue ») nous a permis d’économiser plus de 35 tonnes d’émissions de CO2 sur une année. Toutefois, les contraintes d’homologation restreignent un élargissement de l’utilisation de ce carburant.

Enfin, afin d’allier le meilleur des deux mondes, nous envisageons d’expérimenter à court terme l’utilisation du carburant HVO100, dont la méthode de production est similaire à celle du GTL et qui emploie des matières premières biosourcées recyclées. Cela implique un bilan CO2 global très favorable, ainsi qu’une forte diminution des émissions lors de la combustion, mais une interrogation demeure sur le prix de ce carburant.

4. Coupler moteur électrique et production d’hydrogène : une filière peu mature

Dès 2020, ECT a mené une réflexion sur le développement d’une flotte de camions électriques alimentés par pile à combustible, et à l’infrastructure d’une production d’hydrogène associée. Un partenariat avec Gaussin et Bouygues Energies & Services avait pour ambition une mise en service de premiers camions en 2022.

Le contexte réglementaire peu incitatif, les difficultés opérationnelles, l’absence de maturité de la filière hydrogène nous ont empêché d’atteindre cet objectif. Nous restons persuadés que cela reste une solution d’avenir et œuvrons pour une structuration de la filière.

5. Allier les hommes et la technologie : une optimisation efficace et pérenne

La mise en place de bonnes pratiques dans l’utilisation des engins de chantiers est fondamentale. Des gains substantiels de consommation de carburant sont possibles au quotidien. L’exploitation et la consolidation des informations de télématique et de géolocalisation embarquées sur les machines par un outil externe de monitoring – Fleet Management « HIBOO », constitue une source d’optimisation en 3 points : S’assurer de l’adéquation de l’engin et du travail à effectuer, ce qui génère de réelles économies de carburant. Améliorer le taux de ralenti des engins, un engin au ralenti impliquant du carburant gaspillé. Enfin, promouvoir les bons comportements de conduite d’engins. La sensibilisation et la formation des conducteurs constituent un levier de court terme quel que soit le type de machine et de carburant.

6. Le maillage des sites : rapprocher les chantiers d’excavation des sites de valorisation

Le transport des terres par camion représente 80% des émissions globales de la filière.  L’emplacement des sites d’ECT, de par leur proximité avec les chantier d’excavation permet d’économiser 67% d’émissions de GES, soit 22000 TeqCo2. Notre prochain objectif est d’être prescripteur d’évolutions sur les véhicules poids-lourds TP et sur les carburants auprès de nos clients du BTP pour le transport des terres. Ainsi, l’ensemble de la profession aura les moyens de participer à cet effort collectif de verdissement de nos activités.

En conclusion

En conclusion, la question pourrait-être : doit-on se réjouir du contexte actuel qui incite à s’orienter systématiquement vers une évolution ? Allons-nous vers une crise disruptive et bénéfique ? Diminuer les consommations, donc minorer les émissions de GES et capitaliser sur une conduite et un usage responsables des engins ont un impact financier favorable pour les entreprises. La conjugaison des enjeux économiques et écologiques va-t-elle donner un nouveau souffle à l’innovation technologique ? C’est possible, en misant sur une action collective pour que l’ensemble de la filière déploie pleinement ses intérêts environnementaux..

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